Gabriel Chartrand, instructeur en armement dans le réseau SALESMAN

08/08/2012 17:07

Né en 1908, Joseph, Christian, Gabriel Chartrand quitte son Québec natal pour l'Angleterre et devient, pendant la seconde guerre mondiale, agent secret canadien du Special Operations Executive section F qu'il intègre en 1942.

Dans la nuit du 14 au 15 avril 1943, Gabriel Chartrand dit "Dieudonné" et Philippe Liewer nom de code "Clément", ainsi qu'Henri Frager alias Jean-Marie, chef du réseau DONKEYMAN, et André Dubois, opérateur radio indépendant qui émettra pour Philippe Liewer et Henri Frager entre autres, tous agents du SOE section F, sont déposés près d'Amboise par avion Lysandre et réceptionnés par Henri Dericourt.

En mai 1943, P.Liewer et G.Chartrand se rendent à Rouen pour établir le réseau SALESMAN. Assistant de Liewer, Chartrand doit veiller à bien armer les résistants et les entraîner. Il dirige le groupe de combat de Déville-les Rouen avec le Dr Delbos.

A la suite de la rencontre fortuite avec Jean Bougennec, il est transféré au réseau BUTLER à Tours, et remplacé à Rouen par Bob Maloubier en août 1943.

Il se trouve à Tours le 7 septembre 1943, jour de l'arrestation de Jean Bougennec à Paris.

Mais Chartrand est ensuite arrêté à Tours, par deux hommes de la Gestapo, alors qu'il revient à bicyclette, après avoir mis à l'abri un pilote américain qu'on lui a confié. Les Allemands l'emmènent à pied vers le quartier général de la Gestapo. En route, l'un des deux policiers s'éloigne, laissant son collègue seul avec Chartrand. Celui-ci, au premier coin de la rue, en profite pour bousculer son garde et lui  jeter sa bicylette dans les jambes, il s'enfuit. L'Allemand tire mais Chartrand est déjà loin. Il se cache un moment et a la chance de retrouver P.Liewer qui le met à l'abri à Paris chez Claude Malraux, son lieutenant dans le réseau SALESMAN.

Le 1er décembre 1943, il rejoint l'Angleterre par la ligne Var à bord d'un Motor Gun Boat.

Jusqu'en 1986, il est directeur de la maison Biéler et de la maison Jean Briant, qu'il a fondées en 1980, deux immeubles subventionnés réservés aux vétérans et aux veuves d'Anciens Combattants. En 1986, il prend sa retraite à l'âge de 78 ans.

Il est membre de l'Ordre du Canada, la plus haute distinction civile remise au Canada. Elle est réservée à celles et ceux qui sont considérés comme un exemple de la devise latine : "Desiderantes méliorem patriam", soit "Désireux d'une patrie meilleure".